Il existe trois types de sculptures. Panneaux en bas-relief lorsque la saillie est inférieure à un centimètre, panneaux en haut-relief lorsque la saillie est plus grande - les figures se détachent alors presque complètement du fond - et la sculpture en trois dimensions, la ronde bosse ou statuaire. L'art roman utilise plutôt la sculpture en haut-relief, aux dépens de la sculpture en trois dimensions, car la sculpture s'intègre dans le décor et fait "un" avec l'architecture. Elle remplit l'espace qui lui est réservé sans chercher à en déborder. Voici quelques exemples de hauts et bas-reliefs sculptés par le sculpteur sur bois.
Dieu apparaît sous la forme d'un ange à Jacob et les deux se livrent à une lutte corps à corps. Jacob sort de cette nuit de combat mystérieux, transfiguré, investi d'une puissance nouvelle et d'une plus grande capacité à la vie malgré la blessure à la hanche qui correspond à une sorte d'intégration de sa nature d'homme déchu. Son combat est le combat mené par chaque homme dans sa tension vers Dieu, où il doit tenir chaque jour, pied à pied, ce corps à corps pour rester mobilisé dans sa quête et ne pas être absorbé par les puissances de l'ombre. " [Jacob] resta seul, et quelqu'un lutta avec lui jusqu'à l'aurore. Quand l'adversaire vit qu'il ne pouvait pas vaincre Jacob dans cette lutte, il le frappa à la hanche et celle-ci se déboîta. Il dit alors: Laisse-moi partir car voici l'aurore. Je ne te laisserai pas partir si tu ne me bénis pas, répliqua Jacob. L'autre demanda: Comment t'appelles-tu ? Jacob, répondit-il. L'autre reprit: On ne t'appellera plus Jacob mais Israël, car tu as lutté contre Dieu et contre les hommes, et tu as été le plus fort. Jacob demanda: Dis-moi donc quel est ton nom ? Pourquoi me demandes-tu mon nom ? répondit-il. Alors il bénit Jacob. Celui-ci déclara : J'ai vu Dieu face à face et je suis encore en vie (Gn 32, 25-33).
" Noli me tangere " (Ne me touche pas ou ne me retiens pas). Par ces quelques mots, Jésus le Christ ressuscité s'adresse à Marie-Madeleine (Marie de Magdala) dans le jardin, après sa Résurrection. Marie-Madeleine revient sur le lieu où a été déposé le corps de Jésus Christ ; or son corps a disparu. Marie-Madeleine le rencontre alors, vivant, et le confond au premier abord avec un jardinier. Certains interprètent la scène du " Noli me tangere " au premier degré : une rencontre teintée d'érotisme où Jésus Christ repousse les avances de Marie-Madeleine, l'appelant à passer d'un plan à un autre, de la rencontre sensible à la rencontre spirituelle. D'autres la décryptent à l'aune de la loi juive sur l'impureté qui considère comme impure toute personne avec des plaies ouvertes, susceptible de transmettre cette impureté. De la même manière, le fait de toucher un cadavre relève de l'impureté, acte qui entraîne un ostracisme de sept jours dans Nombre 19, 11 : " Celui qui touchera un mort, un corps humain quelconque, sera impur pendant sept jours ". D'autres encore interprètent le " Noli me tangere " comme une parole séparatrice. La frustration qu'elle impose est l'occasion d'une mise à plat et de l'intégration du rapport entre Dieu et l'homme. Malgré l'Incarnation et la proximité évidente du Christ avec Marie-Madeleine, il demeure éternellement Fils de son Père. Le " Noli me tangere " rappelle la finalité ultime de la venue du Fils dans le monde, le retour dans le sein du Père. Mais son Ascension vers le Père ne correspond pas à la seule montée d'un Dieu évanescent ou désincarné. Il monte au ciel avec un corps humain, il hisse ainsi l'humanité et lui ouvre les portes du royaume céleste. Il y a eu le temps du contact immédiat, désormais vient le temps d'une présence intériorisée. Son départ vers le Père " marque la fin d'un certain mode de relation entre le Christ et ses disciples. Le Christ se retire, mais non pas pour laisser un vide. Il se retire pour être présent différemment. Sa présence n'est plus extérieure, tangible, mais elle devient profonde, intériorisée. Il reste présent sur le mode de la présence-absence, qui rappelle l'époux du Cantique des Cantiques, se dégageant dans le but d'aimanter le désir. Il se retire afin que l'autre puisse laisser croître son amour en se déterminant librement " (Philippe Péneaud, Les Quatre Vivants, Paris, L'Harmattan, 2007, p. 139). Evangéliste Jean, chapitre 20, 11 à 18 : Cependant, Marie-Madeleine se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ; et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds. Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit : Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis. En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout ; mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Marie-Madeleine, pensant que c'était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai. Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu : Rabbouni ! C'est-à-dire, Maître ! Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Marie-Madeleine alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses.