Sculpture de par Philippe Péneaud. Unique exemplaire.
La plupart des Vierges en majesté, Trônes de sagesse sont sculptées entre le 10e et le 15e siècle et surtout dans le bassin méditerranéen occidental. Elles sont en général évidées de manière à pouvoir contenir des reliques. Les Vierges sculptées en majesté ont deux grandes caractéristiques. La première est la mobilité. Elles doivent être légères car elles sont destinées à être déplacées, transportées en procession dans l’église et à l’extérieur. La pierre utilisée abondamment pour la sculpture monumentale n’étant pas le matériau adéquat pour les déplacements, elles sont en bois, sculptées en trois dimensions de façon à pouvoir être contemplées sous tous les angles. On insère les reliques dans le dos de la Vierge en majesté, plus rarement dans la poitrine ou dans le trône, dans une petite cavité creusée, discrète et cachée par un panneau de bois qui disparaissait sous l’enduit. La tête, les mains et les pieds du Christ peuvent être toutefois sculptés à part. Les sculptures des Vierges en majesté sont, comme les icônes, recouvertes d’un tissu fin, enduites au gesso puis peintes. Les visages et les mains reçoivent une couleur chair. La tunique de Marie est rouge, recouverte d’un manteau ou d’une chape bleue, quelquefois ornée d’une bande dorée ou vermillon. La tunique du Christ est soit bleue, soit bleue-verte ou rouge avec une bande dorée, recouverte d’un manteau rouge ou bleu. La deuxième caractéristique immuable, c’est leur tridimensionnalité. Les vierges en majesté sont conçues pour être visibles sous tous les angles puisqu'on les transporte en procession non seulement dans l’église mais à l’extérieur de l’église, dans les rues des villes ou bien encore d’église à église. A ces occasions, la vénération populaire dont elles sont l'objet est immense. Les foules manifestent par leurs prières et leurs dons leur attachement à la Vierge. Par le biais de cette vierge en majesté sculptée en trois dimensions, les fidèles nouent une relation personnelle avec son prototype en lui demandant la grâce de sa protection.