Sculpture de par Philippe Péneaud. Unique exemplaire.
Les images de la Vierge et de l'Enfant soulignent avant tout les liens étroits qui unissent le Christ et sa Mère. En aucune façon la Vierge Marie n'est représentée pour elle-même. Mais elle est représentée parce qu'elle est la Mère de Dieu ou Théotokos, celle qui a enfanté Dieu. Si Nestorius anéantit l’unité du Verbe incarné en refusant à la Vierge Marie le statut de Théotokos, la théologie de Cyrille met en valeur et consolide l’unité du Christ par la reconnaissance du lien hypostatique entre le Verbe divin et l’homme Jésus. Par cette union, ce dernier est le même que le Verbe divin et simultanément, le Verbe est « présent à toutes les étapes de la vie humaine de Jésus » (Jean Meyendorff, Le Christ dans la théologie byzantine, Paris, Cerf, 1969, p. 19). Mère de l’homme Jésus, Marie devient par l’union hypostatique, mère du Verbe de Dieu donc mère de Dieu, Théotokos. Ce lien, contraire du rapprochement ou de la conjonction nestorienne, a pour corollaire immédiat l’affirmation de l’unité du Verbe incarné. En effet Jésus-Christ ne correspond pas à la juxtaposition de deux êtres, mais il constitue une seule personne en qui réside la plénitude de la divinité et de l’humanité. En Christ n’existent pas deux fils, l’un né du Père avant les siècles, l’autre né de la Vierge. En Christ n’existe qu’un Fils, le Fils de Dieu. L’hypostase du Fils assume totalement l’humanité de Jésus. Cette hypostase préexiste dans la divinité mais elle assume l’humanité par la médiation de Marie. L’auteur des actes de Jésus est bien la seconde personne de la Trinité : « C’est à lui que la Vierge Marie a donné naissance : refuser de l’appeler Mère de Dieu équivaut à rejeter le mystère même de l’Incarnation, puisque, en Christ, il n’y a pas d’autre sujet que le Verbe à qui elle aurait pu donner naissance. Il n’y a pas deux fils : il y a seulement deux naissances du même Verbe qui, par nature, reste immuablement Dieu, mais ajoute une humanité totale à son Être pour restaurer l’humanité dans son état primitif et la libérer de la mort et du péché »(Anathèmes de Cyrille, joints à la 3e lettre de Cyrille à Nestorius et lus à Éphèse, dans Guiseppe Alberigo, Les conciles œcuméniques, Paris, Cerf, 1994, p. 143-147) Extrait du livre de Philippe Péneaud, La personne du Christ : Le Dieu Homme