« Animés d'un mouvement centrifuge, les Quatre Vivants de Moissac jaillissent de la mandorle comme sur les images de l'art chrétien copte et grec. Figurés de plein pied, le corps entier, non à mi-corps, vigoureux, puissants, ils n'ont aucune commune mesure avec les fragiles silhouettes coptes. Les reins cambrés, ils s'écartent de la mandorle comme un tourbillon de la splendeur du Christ (Yves Christe, Les grands portails romans, Droz, Genève, 1969, p. 167). Mais, comme une élégante volute, le buste des Quatre Vivants se tend en arrière. Dans une concentration extrême, leur regard fixe celui du Christ. De Lui, ils détiennent la vie et attendent le moindre signe pour la répandre en son nom, illustrant la parole de Denys l'aréopagite : Ces êtres, qui, par la faiblesse de leur participation, avaient perdu cette vie, se retournent derechef vers elle, tout aussitôt ils redeviennent vivants. L'intensité presque sauvage transmise par le travail des sculpteurs - les muscles raidis, le déploiement des ailes, l'amplitude des gestes - souligne la plénitude de vie qui les habite. Les plumes de l'aigle, le pelage du lion, la robe du bœuf, le réalisme des détails, intensifient la force de l'image. La bouche forme un rictus. Sans être grotesque, elle montre l'absence de concession à tout sentimentalisme et confère à la scène l'intensité d'une dramaturgie ontologique ».
Page 255 du livre Les Quatre Vivants de Philippe Péneaud, L'Harmattan.
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Auteur : | Philippe Péneaud |
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Editeur : | Editions L'Harmattan (10 avril 2007) |
ISBN-13 : | 978-2296028005 |
Broché : | 314 pages |