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Visage du Christ le jour du samedi saint

Samedi Saint

Traduction d'une homélie

Sur le Samedi Saint de Jean Damascène

Extrait de l'introduction : "L'auteur de cette homélie, inédite en français et écrite au VIIIe siècle, est un géant de la théologie mystique de l'Église d'Orient. Son oeuvre s'affirme comme la récapitulation lumineuse de la pensée patristique originelle. Jean Damascène montre notamment la profondeur de sa réflexion théologique au moment de la grande querelle des images, l'iconoclasme, qui enflamme pendant près d'un siècle, les Églises d'Orient. Dans cette homélie, Jean Damascène propose une méditation originale sur le Samedi Saint, jour où l'Église contemple le mystère de l'ensevelissement du Dieu- homme. Journée si particulière... Temps d'attente, porteur de deuil et d'espérance dans l'entre-deux de la mort et de la résurrection du Christ. Jean Damascène trace à grands traits les enjeux spirituels de ce moment si singulier qui ne se prête ni aux lamentations ni encore aux réjouissances. Il délivre l'unique clef qui permet de saisir ce mystère : la contemplation de la personne du Christ. Dans un incommensurable élan d'amour, le Verbe de Dieu fait siennes l'humanité et la mort pour les envelopper d'un vêtement tissé de fils de lumière."
La couverture du livre Homélie sur le Samedi Saint de saint Jean Damascène

Homélie sur le Samedi Saint de Jean Damascène

Auteur :
Editeur : Editions L'Harmattan (1 juin 2011)
ISBN-13 : 978-2296551107
Broché : 74 pages

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Jean Damascène

"Écrite dans la première moitié du VIIIe siècle, l’homélie fait en effet la récapitulation de sept siècles de pensée chrétienne sur cette question. Jean Damascène s’inscrit en effet comme le dernier d’une longue lignée de Pères de l’Église d’Orient ; il est reconnu pour sa capacité à avoir réalisé la synthèse de la pensée de ceux qui l’ont précédé. Cependant il se révèle plus qu’un simple compilateur laborieux, dépossédé de toute vision personnelle. Doué au contraire d’une immense intelligence des mystères divins, il sait utiliser la pensée patristique antérieure pour en faire un miel d’une grande pureté propre à être savouré par tout chercheur de Dieu avide de plonger dans le fond de la révélation chrétienne et d’y trouver la lumière qui illumine tout homme. Au service de la synthèse théologique créatrice que nous venons d’évoquer, la pédagogie du message de Jean Damascène se transmet par l’intermédiaire d’un style fluide, voire poétique, riche en références bibliques. Il lui permet de perpétuer fidèlement les trésors du patrimoine théologique, spirituel et culturel de l’Orient chrétien".

Méditation sur le Samedi Saint

"Jean Damascène propose donc une méditation sur le Samedi Saint. Jour mystérieux durant lequel le Christ repose dans un tombeau après son crucifiement. Son âme sainte se sépare de son corps très pur (C 29) et descend dans l’abîme, lieu le plus profond et le plus obscur du monde où règnent les forces de la mort et de la servitude, de l’aliénation et du refus. Jour mystérieux car, entre l’instant de la mort et celui de la résurrection, le temps demeure suspendu ; les esprits restent en attente et guettent, au fond du deuil, les germinations et les flamboiements de la lumière de la résurrection. Dans l’entre-deux de la mort et de la vie, de la tristesse et de la joie, le clair-obscur dépouille chacun de sa pesanteur et donne au temps une gravité et une lenteur. Tout est silence. Tout est complétude et respect infini. Tout est accompli et tout est attente. Demain les fidèles chanteront : Peuples rayonnons de joie, le Christ est ressuscité d’entre les morts. Mais aujourd’hui la Vie repose dans la mort. Aucune agitation ne vient perturber la pénombre mystérieuse fécondatrice de lumière. Les lampes du shabbat dégagent une lueur tranquille et tracent leur sillon silencieux dans la nuit. Le temps pendant lequel le Christ repose au tombeau est le temps de la contemplation. Celui qui s’apprête à cette rencontre dénoue l’amarre qui le retient au monde et à ses turbulences et laisse dériver sa barque sur le courant qui l’emporte vers le havre d’une veille secrète auprès du Seigneur. Rien ne trouble alors les eaux profondes de l’attente et du silence. Le Samedi Saint est la fête des mystiques que le monde ignore et qui ne veulent être connus que de Jésus dit Un moine de l’Église d’Orient. Cette solennité unifie dans son creuset des forces en apparence contraires, les vagues de la tristesse et les rayonnements de la résurrection pour prendre le visage de la paix. C’est pourquoi le jour du Samedi Saint ne se prête pas aux lamentations et aux exaltations. Il porte au contraire au silence qui se révèle le contenant nécessaire à une attente pleine d’espérance".

Le Samedi Saint

"L’Église contemple donc ce jour-là, dans le silence et le repos, le mystère de l’ensevelissement du Dieu-homme. Dans le style imagé qui lui est habituel, Jean Damascène dépeint avec finesse les fondements scripturaires et théologiques de cette journée. Il nous convie sur les voies escarpées d’une méditation profonde, là où dans l’obscurité du tombeau, le Christ laisse entrevoir la plénitude de la personne du Dieu-homme. Car l’homélie sur le Samedi Saint ne cesse de côtoyer les cimes de la théologie de la divino-humanité. Jean Damascène y pose l’unité de la personne du Christ comme la clef de voûte du salut chrétien. Si le Christ n’était pas à la fois pleinement Dieu et pleinement homme, comment aurait-il pu sauver l’homme ? Ce qui n’est pas assumé n’est pas sauvé dit Jean Damascène à la suite de Grégoire de Nazianze (C12). N’est sauvé dans l’homme que ce qui a été assumé par le Christ, c’est pourquoi il est nécessaire que le Fils de Dieu devienne intégralement homme jusque dans la mort. Le préalable à la démonstration de la plénitude de la personne consiste donc à montrer la perfection de la divinité du Christ de concert à la perfection de son humanité. Il est Dieu parfait et homme parfait (C 12). Dieu parfait, car il est l’un de la Trinité, consubstantiel au Père et à l’Esprit. Il est le Verbe de Dieu, coéternel au Père, engendré de lui (C 4), semblable en tout au Père sauf son inengendrement (C 4). Et sans cesser d’être Dieu (C 11), il devient pleinement homme. Il assume la nature humaine totalement, il prend sur lui les passions de la nature humaine et les retourne (C 2). Le salut de l’humanité implique donc la pleine inhumanisation du Verbe de Dieu. Car si le Logos n’investit pas la totalité de la chair, il ne peut l’arracher des bras du péché."
La couverture du livre Homélie sur le Samedi Saint de saint Jean Damascène

Homélie de Jean Damascène

"Qui dira les hauts faits du Seigneur, fera entendre toutes ses louanges ? Qui décrira l'océan immense et infini de sa bonté ? Qui décrira son amour sans limites envers ses serviteurs ? Qui décrira sa condescendance au-delà de la raison ? Qui décrira sa compassion à notre égard et la sollicitude indicible qui en émane ? Personne, même celui qui parlerait les langues des anges et des hommes, même celui qui aurait embrassé toute la connaissance humaine. Car l'esprit a beau être ardent, la langue est sans force pour parler et la raison sans lumière pour comprendre. De l’aveu de tous, grand est en effet le mystère de l’économie divine qui cède la place non à l’intelligence, mais à la foi seule ; il a besoin de la pureté de l’âme qui se forme à partir de la crainte et de la nostalgie de Dieu. Car il n’y a pas d’autre manière d’acquérir la purification de l’âme que par la crainte et l’amour de Dieu, ni même encore de recevoir l’illumination divine, si l’œil de l’âme n’a pas été purifié auparavant. Le Divin est inaccessible aux impurs ; seuls les cœurs purs verront Dieu, comme dit le Christ, la Vérité en personne. C’est pourquoi, dans la théophanie qui advint à Moïse au milieu du Buisson, il lui ordonne d’ôter d’abord ses sandales et de s’approcher ainsi du signe qui se manifeste. L’action d’enlever ses sandales signifie la déposition des pensées mortelles et terrestres. Et plus tard, lorsque la montagne du Sinaï fumait au moment du don divin de la loi, tous ne montèrent pas ; pour ceux qui montaient, l’ascension se mesurait à leur pureté. Eh bien, si la purification de toute souillure a été donnée comme loi en s’appuyant sur des signes, combien est-il nécessaire de rendre purs et semblables à Dieu ceux qui veulent être dans la fréquentation des réalités vraies et originelles ; par conséquent purifions-nous, ô frères, de tout sentiment terrestre, de tout désordre et de ce qui trouble la vie afin de recevoir pleinement les rayons lumineux du Verbe divin et de nourrir nos âmes du pain spirituel qui est la nourriture des anges ; et parvenus à l’intérieur du sanctuaire inaccessible, venons à connaître clairement la passion divine de l’Impassible, passion salutaire pour le monde entier." (Chapitre premier)

Géant de la théologie orientale du 8e siècle

"Son oeuvre liturgique est immense. Elle constitue le socle du cycle liturgique byzantin : hymnes de l'Octoèque, canons composés pour les grandes fêtes du Seigneur et de la Mère de Dieu, dont le plus célèbre est chanté à Pâques : Jour de la Résurrection ! Peuples, rayonnons de joie : c'est la Pâque, Pâque du Seigneur ! De la mort à la vie, de la terre jusqu'au ciel, le Christ notre Dieu nous conduit. Auteur de nombreuses homélies (on en décompte quatorze : Homélies sur la Transfiguration, le Samedi Saint, la Nativité, la Dormition, l'Annonciation, le Dimanche des Palmes...), il y développe à l'aune de son talent de prédicateur une vision théologique fondée sur l'Écriture sainte. À la composition de cette immense oeuvre liturgique, poétique et exégétique, Jean Damascène ajoute la réflexion dogmatique pure. Son oeuvre principale est une trilogie théologique écrite dans les dernières années de sa vie et appelée Source de la Connaissance ; elle se divise en trois parties : Dialectique, Hérésies, La foi orthodoxe."
La couverture du livre Homélie sur le Samedi Saint de saint Jean Damascène

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