Auteur : | Philippe Péneaud |
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Editeur : | Editions L'Harmattan (10 avril 2007) |
ISBN-13 : | 978-2296028005 |
Broché : | 314 pages |
Pour représenter les quatre évangélistes on utilise souvent dans l'art chrétien, sur les tympans des églises romanes, les fresques, les mosaïques ou bien dans les enluminures, les figures de l'homme, du lion, du taureau et de l'aigle appelés le Tétramorphe ou les Quatre Vivants. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Le passage biblique faisant référence aux Quatre Vivants le plus "récent" est le chapitre 4 du Livre de l'Apocalypse. Jean a la vision du trône céleste et il voit donc : Au milieu, autour du trône, quatre vivants, ayant des yeux innombrables en avant et en arrière. Le premier vivant ressemble à un lion, le deuxième vivant ressemble à un jeune taureau, le troisième vivant a comme un visage d'homme, le quatrième vivant ressemble à un aigle en plein vol. Les quatre vivants ont chacun six ailes, avec des yeux innombrables tout autour et au-dedans. Jour et nuit, ils ne cessent de dire: "Saint! Saint! Saint, le Seigneur Dieu, le souverain de l'univers, celui qui était, qui est et qui vient. (Apocalypse 4, 6-8)
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Préface du livre les Quatre Vivants par Nicolas Ozoline : "Il m'est particulièrement agréable de préfacer ce livre de Philippe Péneaud, Les Quatre Vivants. Il poursuit depuis plusieurs années des recherches auprès de la chaire d'Histoire des Arts liturgiques et d'Iconologie à l'Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge de Paris. Cette étude, qui a fait l'objet d'une brillante soutenance de mémoire de maîtrise, traite de manière approfondie d'un sujet riche et suggestif. Elle a été conduite dans un esprit et selon des méthodes qui me sont chères parce qu'elles me paraissent correspondre le mieux à la recherche moderne dans le domaine de l'iconologie chrétienne. Pour le bonheur du lecteur, ce livre écrit dans un langage théologique clair et précis, se passe des formulations nébuleuses et faussement « mystiques », qu'on ne trouve, hélas, que trop souvent dans le genre de traités qui se plaisent à vouloir emprunter la pose « initiatique ».
Cependant, l'ouvrage ne manque pas de passages proprement poétiques, délicatement éclairés - voire illuminés - par la foi de l'auteur. Après avoir décrypté en détail les fondements scripturaires qui montrent clairement la signification proprement théophanique du tétramorphe biblique, l'auteur constate le caractère réducteur de l'assimilation des Vivants aux quatre Évangélistes par les pères latins, qui a tendance à enfermer le tétramorphe dans une symbolisation excessive et finit par dénaturer sa dimension théophanique. Néanmoins, comme cela est expliqué dans la troisième partie du travail, c'est dans la liturgie - le souffle et la respiration du corps ecclésial - que les Quatre Vivants maintiendront leur ministère théophanique originel, repris et magnifié par le chant de l'assemblée eucharistique qui rejoint leur intercession auprès du trône trinitaire.
Traçant une vaste fresque du parcours des Quatre Vivants dans l'art chrétien - de la déjà très basse antiquité des 5e et 6e siècles avec leur basiliques italiennes et leur chapelles monastiques égyptiennes, découvert naguère par Clédat à Baouit, en passant par la maiestas domini et ses versions orientales et occidentales, qui dans l'extrême diversité des styles locaux illustrent le miracle pentecostal de l'unité et l'identité de la foi qu'elles expriment, jusqu'aux sommets iconiques de l'Europe romane et du « Christ des puissances » de Roublev, l'auteur démontre sans peine « la pérennité du sens théophanique de la représentation des Quatre Vivants », de même que son omniprésence dans l'ensemble des différentes traditions iconographiques de l'univers chrétien.
Ainsi, le tétramorphe peut être considéré non seulement comme une pièce de choix du musée imaginaire de l'Una Sancta, avant et après le schisme latin, mais encore comme pierre de touche et indice de la vivacité du caractère authentiquement et spécifiquement chrétien de tel ou tel développement particulier de l'art ecclésial. Les Vivants peuvent assumer cette tâche d'indice, puisque leur présence est porteuse d'un article de la foi apostolique qui concerne le destin de tout homme. Comme le dit l'auteur, Les Quatre Vivants contemplent perpétuellement la gloire de Dieu et en même temps, ils la révèlent continuellement aux hommes. Serviteurs du Verbe et porteurs de l'Esprit, ils participent à la révélation du Christ qui se rend co-corporel aux hommes pour que les hommes deviennent participants de sa nature divine.
Faisant, de nos jours, toujours partie du vocabulaire courant du langage iconographique de l'art liturgique orthodoxe, les Vivants se meurent au 13e siècle en Occident. Les tympans gothiques du jugement dernier qui ouvriront dorénavant les portes d'une cour de justice, présidée par un Christ juge et procureur à la fois, sonnent le glas de la maiestas des tympans théophaniques et du tétramorphe qui en fut un élément essentiel. Au lieu de la gloire et la majesté du Dieu qui prit un corps humain pour que l'invisible et indescriptible divinité devienne palpable et circonscrite dans ce corps oint et transfiguré, chanté par les choeurs des puissances célestes, dont les Vivants sont les quatre coryphées, le Christ des nouveaux tympans, abaissé de plus en plus vers les formes naturalistes du monde déchu et privé de sa puissance théophanique, se voit réduit à tenir mélancoliquement une croix disproportionnée - qui apparaît d'abord dans sa mandorle, puis la remplace - en anticipant ainsi, avec la « monstration » de ses plaies, sur « l'homme des douleurs du tardo gotico. » Mais étant membre de l'Église, et lui-même iconographe-sculpteur, l'auteur ne saurait terminer cette belle recherche sur le constat d'un échec. En conclusion, il insiste sur la nécessité de tenir serré le fil de la vie liturgique, milieu vital de l'art sacré, qui aujourd'hui plus que jamais est appelé à continuer de témoigner dans l'unité de la foi, de la vie et de la création artistique, de l'Église comme communion où Dieu montre Sa gloire dans des images inspirées, gages du salut du monde."
Pourquoi Les Quatre Vivants
ont-ils tant d'importance dans la mystique chrétienne du premier millénaire ? Quelle est leur nature, leur fonction, leur origine dans l'Ecriture Sainte ? Pourquoi sont-ils identifiés aux symboles des quatre évangélistes ?
Pourquoi les retrouve-t-on aux quatre coins de la chrétienté, en Italie, Egypte copte, Nubie, Éthiopie... dans les arts carolingiens, mozarabes... inspirant une multitude d'artistes ?
Puis, les Quatre Vivants se meurent au 13e siècle. La mise en lumière des causes de leur disparition donne l'occasion d'une réflexion globale sur l'évolution de l'art sacré en Occident.
Préface par Nicolas Ozoline
I. LA VISION : SOURCES SCRIPTURAIRES
Vision d'Isaïe
Vision de Michée
Vision d’Ézéchiel
Vision de Zacharie
Vision de Daniel
Les chérubins dans l'Ancien Testament
La vision de Jean
II. L’EXÉGÈSE : DES QUATRE VIVANTS AUX QUATRE ÉVANGÉLISTES
Le lion, l'aigle et le boeuf
Irénée de Lyon
Les quatre vivants et les pères latins
Les quatre vivants et les pères grecs
La question de la représentation symbolique
III. LA CELEBRATION : LES QUATRE VIVANTS ET LA LITURGIE BYZANTINE
La prière d'entrée
Le trisagion
Le chérubikon
L'anaphore
IV. LA PRESENCE : LES QUATRE VIVANTS ET L'ART CHRETIEN
Les quatre vivants et les théophanies voilées
Les quatre vivants et l'hétoïmasie
Les quatre vivants et l'agneau
Les quatre vivants et le clipéus
Les quatre vivants et l'Ascension
Les quatre vivants et la vision de Dieu
Autres visions orientales
Les quatre vivants dans l'art roman
Les tympans de la Transfiguration
Les tympans de l'Ascension
Les tympans de la Vision de Dieu
Les tympans du Jugement dernier
V. L'ABSENCE : LA DISPARITION DES QUATRE VIVANTS
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En France, sur les monuments : Le plus ancien tétramorphe en France se trouve sur le sarcophage mérovingien de saint Agilbert à l'abbaye Notre-Dame-de-Jouarre en Seine et Marne (680). Sculpté dans un calcaire blanc de provenance locale, le sarcophage fut déplacé au 8ème siècle, et la tête du sarcophage sur laquelle était sculpté le tétramorphe fut mise contre un mur. Dans les années 1970, le sarcophage fut déplacé de nouveau et l'on découvrit un Christ en majesté avec les Quatre Vivants en parfait état de conservation.
Autres Monuments :
Tympan de Moissac
Croix d'Arles sur Tech
Carennac
Fenêtre de Saint-André de Sorède
Devant d'autel de la basilique Saint-Sernin de Toulouse
Ganagobie
Lassouts
Bosost
Cervon-Saint-Barthélémy
Charlieu-Saint-Fortunat
Dijon-Sainte-Bénigne au musée archéologique,
Arles-Sainte-Trophime
Clermont-Ferrand-Notre-Dame du Port
Le Mans
Angoulême-Saint-Pierre
Saint-Loup de Naud
Angers
Bourges
Maguelonne-Saint-Pierre
Mars-sur-Allier
Chartres-Notre-Dame
Nogaro-Saint-Nicolas
Valcabrère-Saint-Just
Dans le nord de l'Espagne sur les façades ou tympans de Carrion de Los Condes, Tarragon, Moarbes, San-Miguel de Estella, etc.
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Page Wikipédia sur les Quatre Vivants ou Tétramorphe