Pour la tradition chrétienne, un parallèle entre l'arbre de vie et la Croix est tracé. La Croix est le nouvel arbre de vie, mais il n'est plus planté au milieu du Paradis, mais au milieu de l'Église, image du nouveau paradis qui apporte le salut à une humanité régénérée.
« Extrêmement riche, la typologie paradisiaque des Pères prend deux directions. La première, eschatologique, fait perdurer l'attente jusqu'au second Avènement malgré la première venue du Christ et sa Passion. Le Paradis ne sera véritablement investi qu'à la fin des temps. La seconde typologie, christologique et sacramentelle, ouvre les portes du nouveau Paradis au moment de la venue du Christ et de l'accomplissement de son œuvre rédemptrice. Le Christ incarne « le nouvel Adam » (Ro 5, 14). De nouveau accessible à l'homme, le Paradis est restauré : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23, 42), dit le Christ au bon larron. À la désobéissance d'Adam se substitue l'obéissance du Christ (Ro 5, 15 ; Co 15, 20). « La faute du seul Adam a bien apporté la mort au monde. Si donc la chute d'un seul a fait régner la mort sur le monde, pourquoi la justice d'un seul ne fera-t-elle pas, à plus forte raison, régner la vie ? Et si jadis, par l'arbre dont ils mangèrent (le fruit), (nos premiers parents) ont été rejetés du paradis, est-ce que, maintenant, par l'arbre de Jésus, beaucoup plus facilement les croyants n'entreront pas dans ce paradis ? » (Cyrille de Jérusalem, Les Catéchèses baptismales et mystagogiques, Paris, Migne, 1993, XIII, 2, p. 188) ».