Il y a plusieurs grande étapes dans la manière d'aborder la sculpture d'une pièce de bois. Pour un bas relief ou un haut-relief, la première étape est le dessin et son traçage à l'aide d'un crayon gras sur le bois. La deuxième étape est le défonçage, qui consiste à enlever la matière jusqu'au dernier plan de la sculpture, le fond ou fond levé, à l'aide de gouges creuses ou bien d'une défonceuse électrique.
La troisième étape est la découpe où il s'agit de dégager grossièrement le motif. Cette découpe se fait avec un fermoir mais en évitant de laisser des marques sur le fond de la sculpture. L'autre étape est l'épannelage où le sculpteur règle les différentes hauteurs des plans. L'autre étape est le modelage où le sculpteur sur bois modèle et donne à sa sculpture sa forme définitive. Puis, dernière étape, la finition à la gouge ou au rifloir pour mettre en valeur le jeu d'ombre et de lumière sur le bois.
"La première chose que doit faire un sculpteur qui veut travailler en bois, est de choisir le meilleur bois, et celui qui est le plus propre pour les ouvrages qu'il entreprend. Si c'est quelque chose de grand, et qui demande de la force et de la solidité, il doit prendre le bois le plus dur et celui qui se conserve davantage, comme le chêne et le châtaignier ; mais pour des ouvrages de grandeurs médiocres l'on prend du poirier et du cormier. Et parce que ces bois sont encore fort durs, lorsque l'on ne veut faire que de petits ouvrages d'ornements qui soient délicats, les ouvriers se servent plutôt de bois tendres, mais pourtant pleins ; c'est-à-dire d'un bois ferme et serré, comme celui du tilleul qui est excellent pour cela, parce que le ciseau le coupe plus nettement et plus aisément que tout autre bois. " André Félibien (sieur des Avaux et de Javercy) "Des principes de l'architecture, de la sculpture, de la peinture et des autres arts qui en dépendent", Éditeur J. B. Coignard, 1690.
"Quand l'on veut faire de grands ouvrages, comme serait même une seule figure, il vaut mieux qu'elle soit de plusieurs pièces que d'un seul morceau de bois qui dans des figures de même que dans des ornements, se peut tourmenter et se gercer. Car une pièce entière de gros bois peut n'être pas sèche dans le coeur, quoiqu'elle paraisse sèche par dehors. Il faut que le bois ait été coupé plus de dix ans avant que d'être propre à employer dans ces sortes d'ouvrages."
"Il y a environ cent ans qu'il y avait à Florence un sculpteur français nommé Maitre Janni, qui coupait parfaitement le bois, qu'il en faisait des images aussi achevées que de marbre. Le Vasari parle d'un saint Roch qu'il fit qu'on regardait comme une chose merveilleuse. On appelle bien couper le bois quand une figure ou un ornement est bien travaillé".
"Et la beauté d'un ouvrage consiste en ce qu'il est coupé tendrement ; qu'il n'y paraisse ni sécheresse ni dureté"
"Quand l'on veut faire de grands ouvrages, comme serait même une seule figure"
"Il vaut mieux qu'elle soit de plusieurs pièces que d'un seul morceau de bois qui dans des figures de même que dans des ornements, se peut tourmenter et se gercer."
"Car une pièce entière de gros bois peut n'être pas sèche dans le c½ur, quoiqu'elle paraisse sèche par dehors."
"Quant aux statues, nous voyons que les anciens en ont fait presque de toute sorte de bois. Il y avait à Sycione une image d'Apollon qui était de buis. A Éphèse celle de Diane était de cèdre. Comme ces deux sortes de bois sont très durs et incorruptibles et que le cèdre principalement est d'une matière qui selon Pline semble ne devoir jamais finir, les anciens en faisaient volontiers les simulacres de leurs Dieux. Dans le Temple bâti à l'honneur de Mercure sur le mont Cyllene, il y avait une image de ce Dieu, faite de citronnier, de huit pieds de haut ; ce bois était fort estimé. Comme le cyprès est encore un arbre qui n'est pas sujet à se corrompre ni à être endommagé des vers, on en faisait aussi des statues. De même que de palmier, d'olivier, et d'ébène, dont il y avait une figure de Diane à Éphèse et ainsi de plusieurs autres sortes de bois, même de celui de vigne, dont il y avait des images de Jupiter, de Junon et de Diane". André Félibien (sieur des Avaux et de Javercy) "Des principes de l'architecture, de la sculpture, de la peinture et des autres arts qui en dépendent", Éditeur J. B. Coignard, 1690.